14 septembre 2006

Les lieux à problême

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2.1 - Le Square Ghesquière

Situé au croisement de la rue Solférino et de la rue Gambetta, le square Ghesquière a longtemps été, en été un des lieux de rencontre des personnes âgées du quartier mais, progressivement, il a été investi par les alcooliques de rue qui se sont accaparés certains bancs. Les nuisances sonores, les comportements agressifs, les bagarres et les problêmes d'hygiènes ont pris une telle ampleur que les riverains ont demandé à la municipalité de retirer purement et simplement les bancs. Cette demande n'ayant eu aucune suite et la municipalité n'ayant rien mis en oeuvre qui permette de restituer aux habitants cet espace public, certains, excédés, ont détruit les bancs pendant la nuit. Le groupe d'alcooliques de rue s'est alors rabattu sur les environs du théatre sébastopol.

2.2 - l'ABEJ

L'installation de l'ABEJ a suscité de nombreux problême dans son voisinage immédiat. Ceux-ci se sont traduit par des problêmes de saleté, (urine, excréments, détritus jonchant le sol), mais aussi par des problêmes de sécurité: violentes bagarres, beuveries sur les pas de portes avoisinants, intrusions dans les habitations des voisins. Citons notamment les cas suivants: Florence S., 25 ans, s'est fait courser jusqu'au 3ème étage dans son immeuble où une dizaine d'hommes, canettes de bière à la main, s'étaient installés pour boire et se chamailler après avoir forcé la porte d'entrée. Natacha B., 23 ans, habitant dans un studio situé en Rez-de-chaussée, a été surprise un soir dans sa salle de bain par un homme qui avait forcé la porte d'entrée de l'immeuble et avait enjambée sa fenêtre. Mme Chapelet, 73 ans, a été agressée et volée à l'intérieur de son domicile.

Depuis près d'un an, des réunions sont organisée entre notre association, l'ABEJ et la municipalité. Les riverains ayant fait pression sur l'ABEJ pour qu'elle organise le ramassage des détritus devant sa porte et celle de ses voisins, nous avons constaté une amélioration de la propreté et n'avons pas trouvé de récipients d'alcools trainant sur le trottoir ou les appuis de fenêtres, comme ce fut longtemps le cas.

Lors du radoucissement de la température entre le 09 et le 11 décembre, nous avons remarqué qu'après la fermeture de l'ABEJ, des petits groupes demeuraient à nouveau à proximité des locaux de l'association pour s'enivrer. Le 11, nous avons recueillis 14 récipients de boissons alcoolisées dans la poubelle publique toute proche. Ceci montre que les problêmes de voisinage liés à la présence d'alcooliques de rue attirés par les activités de l'ABEJ vont à nouveau se poser à partir du printemps. Rien, de ce point de vue, n'est réglé. Il faudra sensibiliser les dirigeants de l'ABEJ sur la nécessité de s'assurer, à la fermeture de leurs locaux, que les gens ne restent pas sur les perrons voisins.

2.3 - Le porche de la résidence République, de l'hôtel Express et de l'inspection du travail

Moyenne quotidienne de récipients collectés: 16
Record de récipients collectés en une journée: 65
Moyenne hebdomadaire de récipients collectés: 109
Nombre de récipients collectés: 329

C'est le quatrième point le plus touché avec 329 récipients d'alcools collectés. Dans ce cas, les résultats de notre étude minimisent l'ampleur du phénomène dans la mesure où, avec la baisse des température les alcooliques de rue s'y sont rendus moins fréquemment. Pendant le radoucissement de température du 8 au 11 décembre, les alcooliques ont été plus présents. Le 8 décembre, nous avons recueillis plus de soixante récipients de boissons alcoolisées devant la résidence.

Résidence République et inspection du travail : La grille d'entrée de la résidence a été avancée vers la rue pour limiter la présence du groupe: un coût de plusieurs milliers d'Euros pour la co-propriété. La porte de l'escalier de secours du parking souterrain, corrodée par les jets d'urine, a été changée et le régisseur est constamment obligé de nettoyer coins et recoins. le 9 décembre, les nuisances ont été telles qu'on a du faire appel à la police pour faire partir des individus rendus agressif par l'abus de boisson. Dans le passé, les hôtesses d'accueil de l'inspection du travail ont été prise à parti et insultées à plusieurs reprises par des alcooliques du rue. Elles ont réclamés aux agents de police un passage quotidien vers midi. Selon Monsieur Rougement, le régisseur, qui s'occupe de la résidence depuis huit ans, le quartier a commençé à se dégrader sérieusement depuis trois ans.

Hôtel Express : Les premiers lillois que rencontrent les étrangers qui séjournent à l'hôtel Express sont des individus crasseux, braillant et avinés. L'hôtel a du aménager les appuis de fenêtre extérieurs de son restaurant de façon à empécher la presence constante d'alcooliques en train de s'ennivrer. Tout à côté, les portes automatiques du garage souterrain servent si souvent d'urinoir qu'une croute brunâtre, caractéritique des urinoirs mal entrenus d'antan, s'y est formée. Il s'en exhale une odeur nauséabonde.

Annexe de la préfecture : L'annexe de la préfecture n'est pas épargné; a été investi à plusieurs reprises par la bande qui y a abondemment bu... et uriné. La femme de ménage de la préfecture a occasionnellement retrouvé des alcooliques aux étages. Il est trés symbolique de la démission des pouvoirs publics face au problême de l'alcoolisme de rue dans notre quartier que même les locaux du ministère de l'intérieur soient ainsi occupés.

2.4 - Le théatre et la place Sébastopol

Moyenne quotidienne de récipients collectés: 14
Record de récipients collectés en une journée: 37
Moyenne hebdomadaire de récipients collectés : 122
Nombre de récipients collectés : 365

Les abords du théatre Sébastopol est le troisième point touché par l'alcoolisme de rue avec 365 récipients collectés. Ces résultats minimisent l'ampleur du phénomène dans la mesure où, avec la baisse des température les alcooliques de rue s'y sont rendus moins fréquemment. Entre le 9 et le 11 décembre, avec un radoucissement du temps, le groupe s'est fait plus présent sur la place du théatre sébastopol: nous avons receuillis quotidiennement une trentaine de récipients de boissons alcoolisées alors que nous n'en collections en moyenne qu'une quinzaine précedemment.

Durant l'été 2005, les abords de la place Sébastopol sont été investi par le groupe suite à la démolition des bancs publics du Square Ghesquière. On a assisté à de nombreuses bagarres, certaines suffisamment violentes pour que le sang coule, d'autres se livrant occasionnellement à jets de canettes. Les troubles de l'ordre public ont nécessité plusieurs interventions de la police. Les pompiers – dont certains ont fait l'objet de menaces – ont du intervenir à plusieurs reprises pour des comas éthyliques. Des membres de notre association ont signalé des comportements exhibitionnistes. Le parking, bien que rendu payant par la municipalité, est régulièrement investi par des “valets de parking” qui rendent un service non sollicité pour obtenir de l'argent, avec un toile de fond une dimention coercitive pour les automobilistes: la crainte de retrouver leurs véhicule endommagé s'ils ne versent pas une obole.

Le soir après la fermeture des locaux de l'ABEJ, particulièrement en été, les alentours du théatre deviennent un point d'encrage où plusieurs groupes restent jusque tard le soir et consomment abondemment des boissons alcoolisées. Les multiples recoins du théâtre sont, de facto, des urinoirs d'où coulent des rigoles nauséabondes. L'association des amis de la rue Solférino a réclamé à plusieurs reprises qu'on installe, par mesure d'hygiène, des urinoirs publics. Ce ne serait qu'officialiser une situation qui existe déjà dans les faits mais la municipalité s'y refuse. Nous avons toutefois obtenu un nettoyage plus frequent des alentours.
Les abords du théâtre Sébastopol étaient fréquentés par de nombreux enfants du quartier et par des personnes agées. A la fin de l'été 2005, les enfants avaient déserté la place et la figure familière des mamans asiatiques qui les surveillaient depuis les marches d'entrée des restaurants chinois avaient disparu. Les personnes agées, qui avaient déjà perdues les bancs du square Ghesquière, ont elles aussi cessé de fréquenté la place. Il s'agit là d'une exclusion moins visible et moins médiatique qui est pourtant bien réelle.

2-5 - La Laverie Automatique, 137 rue Solférino

Moyenne quotidienne de récipients collectés: 36
Record de récipients collectés en une journée: 81
Moyenne hebdomadaire de récipients collectés: 255
Nombre de récipients collectés: 766

La laverie automatique est, avec la station de métro République, un des endroits atteint par ce fléau qu'est l'alcoolisme de rue. Ici, le problême est d'autant plus insupportable qu'il touche principalement les personnes les plus modestes du quartier, qui ne sont pas plus riches que les alcooliques de rue et qui font parfois elles-même face à de graves difficultés financières. La plupart de ces personnes ont un logement trop vétuste pour avoir une machine à laver ou n'ont pas les moyens de s'en payer une. C'est un des rares endroits où se croisent étudiants, personnes âgées, habitants d'origines et de cultures diverses, Personnes sans emplois, RMIstes mais qui tous font un choix: mettre un peu d'argent de côté pour pouvoir rester propre plutôt que s'aviner.

Rien n'est plus pénible qu'un huit clos, surtout le matin, lorsque la personne qui vient laver ses vêtements se retrouve seule face à un groupe de dix alcooliques qui, une fois qu'elle est entrée, se trouvent entre elle et la sortie. Ils demandent la pièce lorsqu'on met de l'argent pour les machines, la réclament lorsqu'on met de l'argent pour les essoreuses, l'exigent lorsqu'on met de l'argent pour les séchoirs et passent aux insultes lorsqu'on plit son linge.

Surtout, En dépit des 2 à 3 nettoyages quotidiens de la Laverie par le gérant, les clients sont contraint de laver ses vétements dans la crasse: cendres et mégots de cigarettes, boites de bières trainant sur les appuis de fenêtres, les tables où le sol . Occasionnellement des tessons de bouteilles trainent par terre et les gens font leur linge en pataugeant dans la vinasse. Crachats voir crottes de nez ornent parfois les bords des essoreuses. Parfois, l'odeur des alcooliques est si fétide qu'il est impossible de laver son linge. Les dégradations sont fréquentes: portes de sèche linge arrachées, vitrine brisée, Cloison défoncée à coup de poing ou de masse. On se demande parfois si, parce qu'on veut rester propre, en lavant son linge dans la laverie du quartier, on ne risque pas au contraire d'attraper poux et morpions.

Quatre facteurs expliquent la présence quasi constante des alcooliques de rue à la laverie

  1. L'endroit est un des rares lieux fermés sans surveillance où il est possible de s'abriter des intempéries.
  2. Les clients de la laverie ont de la monnaie sur eux ce qui favorise la mendicité, parfois accompagnée de menaces ou de chantage moral.
  3. La laverie est ouverte tôt le matin. Les alcooliques y attendent l'ouverture de LIDL ou de l'ABEJ et retournent s'y installer après avoir acheté leurs premières bières.
  4. Le Dimanche, la laverie est située juste en face de Primeurs Solférino, le seul commerce ouvert dans l'après midi où il est possible d'acheter de l'alcool dans le quartier.

2-6 - Station de métro République

Moyenne quotidienne de récipients collectés: 52
Record de récipients collectés en une journée: 130
Moyenne hebdomadaire de récipients collectés: 363
Nombre de récipients collectés: 1 089

Dans la station de métro république, l'essentiel des nuisances causées par les alcooliques de rue se concentre à la sortie située au croisement de la rue Gambetta et de la rue Jacquemars Giélé. Nous avons constaté qu'actuellement, de nombreux usagers du métro prèfèrent sortir par les escaliers situés place de la république puis avoir à traverser la rue qu'être contraint de marché au milieu d'une bande qui peut compter jusqu'à 17 individus.

Mendicité aggressive, menaces, propos déplaisant, attitudes relevant du harcèlement sexuel, sont habituels à cet endroit. Surtout, à mesure qu'ils s'ennivrent, les alcooliques de rue ne prennent plus la peine de marcher jusqu'aux buissons qui jouxtent l'amphithéâtre de la station. En général, ces personnes commencent par uriner dans le couloir puis en soirée, urinent à l'endroit même où elles sont en train de boire. L'endroit préféré reste toutefois l'ascenceur et ses portes. Les personnes agées, les jeunes mères et les handicapés qui veulent prendre l'ascenceur sont contraints de rouler ou de patauger dans l'urine. Puis tous et toutes font l'expérience de l'enfermement dans le petit engin où rêgne une odeur fétide. A la sortie, ils doivent souvent traverser une seconde flaque d'urine.

Le problême de l'urine est omniprésent dans la station. Dans le couloir qui va de la station au parking souterrain de la place de la république plane une odeur abominable. En surface, dans les grands bacs à plantes qui longent l'amphithéatre, côté préfecture, une odeur d'urine flotte dans l'air dès qu'il se met à pleuvoir tant la terre est gorgée d'urine. Boites et bouteilles de bières sont régulièrement jetées dans les buissons.

L'escalier en colimaçon de l'amphithéâtre est une abomination. L'odeur y est écoeurante. Il ne fait l'objet d'aucun entretien: pendant la durée de cette étude, nous avons vu un étronc y rester pendant trois semaines. L'endroit étant de facto, un pissoir, on se demande bien pourquoi la municipalité refuse de construire un urinoir digne de ce nom.

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