14 septembre 2006

La consommation d'alcool

Record en une journée: 87,45 litres
Consommation Moyenne quotidienne: 64 litres
Consommation Moyenne hebdomadaire : 446 litres
Consommation en 16 jours: 1000 litres
Volume de boissons alcoolisées consommées en 21 jours: 1 339 litres

1.1 - La consommation de boissons alcoolisées

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Cette étude a été menée du Jeudi 24 novembre 2005 au Dimanche 18 décembre 2005. Les journées du 24 au 27 novembre sont considérées comme des jours “test” pendant lesquels ont été mis en place le repérage et la méthode de collecte ainsi que la façon de comptabiliser les récipients de boissons alcoolisées. et la quantification des volumes de celles-ci par degrés d'alcools. Au dela du 18 décembre, la récolte des récipients alcoolisée n'aurait pas permis une lecture claire du cycle d'alcoolisation du fait de l'arrivée des fêtes et du versement de la prime de Noël aux RMIstes. Parce que nous avons remarqué que de nombreux fabriquants de bières utilise la barre psychologique des 9 dixième degrés d'alcool (4,9°, 7,9°) pour minimiser l'acoolisation de leur produits, nous avons préféré aller de degré et demi en degré et demi plutôt que de degré en degré afin de permettre une lecture plus fine de la consommation des boissons alcoolisées.

Nous avons prelevé tous les récipients de boissons alcoolisées qui trainaient soit dans la rue, soit qui étaient jeté dans les poubelles publics du quartier, soit les boissons hors sacs poubelles et relevant manifestement des alcooliques de rue se trouvant dans les poubelles du Lavotec de la rue Solférino et celle de l'hôtel express et de la résidence adjascente. Le secteur de collecte était la rue Solférino, depuis la place Philippe le bon jusqu'à la rue Gambetta, la place Sébastopol, la rue Gambetta depuis la rue Solférino jusqu'à la rue Jacquemars Giélé et, à la station de métro République, l'intérieur de la station, la sortie située à l'angle Gambetta / Jacquemars Giélé et les alentours de l'amphithéatre de la station. Les premiers prélèvements avaient lieu vers neuf heures du matin, les derniers entre 22h00 et 23h00, avec quatre à cinq passages par jour afin de devancer les services de nettoyage et les passages de la société Esterra.

Au cours de nos récoltes, nous avons remarqué que trés souvent, sur un pack de six canettes, nous n'en retrouvions que cinq. Si cette observation se rapporte à l'ensemble des récipients collectés, on peut estimer que la présente étude porte sur les cinq sixième de la totalité de l'alcool consommé. Dans tous les cas, parce qu'elle a été menée en hiver, cette étude représente, a minima, la consommation d'alcool dans le quartier puisqu'avec l'arrivée de basses température, de nombreuses personnes qui gravitent autour des alcooliques de rue du secteur Solférino-Gambetta pendant l'été sont moins présentes, voir totalement absentes.
Nous avons remarqué que la consommation de boissons alcoolisées varie en fonction de plusieurs facteurs: notamment le jour de la semaine – elle est alors lié au type de commerce ouvert et aux moyens économiques - et la période du mois – elle est alors déterminée par les moyens économiques.

Concernant les jours de la semaine, la consommation moyenne pendant les jours de semaines est de 67 litres par jour. Le dimanche, elle est en moyenne de 42,41 litre. Cette différence s'explique par le fait que le dimanche après midi, un seul commerce – primeur Solférino – est ouvert et qu'il pratique des prix supérieurs à ceux des supermarchés ouverts la semaine et notamment LIDL. C'est ce facteur économique qui explique le ralentissement de la consommation d'alcool, encore freinée par la moindre fréquentation des rues du quartier qui réduisent la possibilité d'obtenir de l'argent par la pratique de la mendicité.

Pendant le mois, la consommation de boissons alcoolisées varie en fonction de l'arrivée du RMI. Lors de notre semaine “test”qui précède d'une semaine et demi le versement du RMI, la consommation était en moyenne de 54 litres et tombait à 27 litres le dimanche. La première semaine de l'étude, la consommation moyenne en semaine a été de 57 litres et, avec l'arrivée du RMI pendant le week end, elle s'est maintenue à 56 litres le dimanche. La deuxième semaine, qui suivait l'arrivé du RMI, la consommation moyenne en semaine s'élevait à 73 litres mais le dimanche, celle ci chutait à 40,45 litres. La troisième et dernière semaine, la consommation moyenne en semaine était de 71 litres et chutait à 30 litres le dimanche. De même que pour le différentiel dimanche/jour de semaine, le facteur économique joue pendant le mois. Avec l'arrivée du RMI, le volume de boissons alcoolisées consommé augmente nettement et, le dimanche, elle n'a pas diminué de façon significative. Plus on s'éloigne de versement du RMI, plus la consommation diminue.

1.2 - Influence de Lidl sur la consommation de boissons alcoolisées

Dans le secteur Sébastopol Gambetta se trouvent 7 commerces: Lidl, Match, Marché plus, Spar, Massena Primeurs, Au Bon Lait et Primeurs Solférino. Ce sont dans ces commerces que les Alcooliques de rue peuvent se ravitailler en boissons alcoolisées

Les Alcooliques de rue ont deux stratégies d'achat: l'une est basée sur la quantité de boissons alcoolisées achetée et l'autre sur le degré d'alcoolisation de la boisson acheté. C'est ce qui explique que le dimanche, on observe d'une part une nette augmentation de la consommation des bières dont le degré d'alcoolisation est inférieur ou égal à 4,5° (achats de gros packs de 12 à 24 canettes de “bibines”: Kronenbourg, 33export ou ½ litres de Brauburger) et d'autre part une forte consommation de vins qui eux font entre 9,5° et 17°.

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En semaine, la consommation se polarise surtout autour de la consommation de boissons dont le degré d'alcoolisation est compris soit entre 4,6° et 5,5° ou entre 7,6° et 8,5° d'alcool. Ce phénomène est causé par l'ouverture du hard discounter LIDL et de sa politique commerciale qui consiste à faire de la vente de bière à bas prix un produit d'appel. Il y a un cycle dans la consommation de ces produits. Lors de la deuxième semaine de notre étude, qui correspond à la première semaine après l'arrivée du RMI, on observe une plus forte consommation de bières située entre 4,6° et 5,5° parce que les alcooliques de rue consomment plus de bières de marques et ont tendance, momentanement, à délaisser les produits LIDL. Parallelement, la consommation des bières plus faiblement alcoolisées de – de 4,5° (elles aussi des bières achetées ailleurs que chez LIDL) se maintient.

A contrario, pendant la première semaine de l'étude, qui constitue la dernière semaine avant l'arrivée du RMI, on observe une nette polarisation avec une consommation majoritairement orienté vers les boissons alcoolisées entre 4,6° et 5,5° et entre 7,6 et 8,5°, ce qui correspond aux bières LIDL, un phénomène qui se conjugue à un faible volume d'alcool consommé pendant les jours de semaine. A la fin d'un cycle d'alcoolisation déterminée par le versement du RMI, les alcooliques de rue ont recours à la mendicité et achètent de façon compulsive des boissons alcoolisées dès qu'ils ont réunis assez d'argent. Les alcooliques qui parient habituellement sur la quantité de boissons achètent de la Grafenwalder à 4,9° pour 34 centimes. Les alcooliques qui achètent des boissons plus alcoolisées choisissent, quant à eux, la Grafenwalder forte à 43 centimes. Il y a un enfermement économique qui détermine la politique d'achat des alcooliques de rue.

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Lors de la troisième semaine de notre étude, soit la deuxième semaines qui suit l'arrivée du RMI, on observe une amorce de retour à la normale concernant le volume de boissons alcoolisées des jours de semaine et des du dimanche. Toutefois, il y a une augmentation progressive de la proportion de vin (9,6° à 17°) au détriment de la vente des bières fortes. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les alcooliques de rue qui orientent leurs stratégies vers la consommation de boissons fortement alcoolisées ont encore les moyens économiques suffisant pour acheter du vin (généralement plus onéreux que les bières fortes) et compense ainsi la diminution progressive de leur budget. Il aurait fallut étudier un cycle complet pour voir s'il s'agit bien là d'une période de transition avant une repolarisation autour de la consommation des bières LIDL, qui sont les premières boissons alcoolisées aux prix les plus bas disponible dans le quartier.

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La politique commerciale de LIDL influence - voir détermine - la façon dont les alcooliques du quartier consomment de l'alcool et dans quelles quantités ils le font. Tous jours confondus, 52,86 % des récipients d'alcools que nous avons récoltés sont des produits LIDL, mais ce chiffre est inférieur la part du volume de boissons alcoolisées que tiennent les produits LIDL, la quasi totalité des bières LIDL sont vendus en boites et bouteilles d'un demi litre alors que nous avons trouvé beaucoup de canettes de 25 cl concernant les autres marques de bières. De même, la quasi totalité des vins LIDL que nous avons récoltés sont des boites en carton d'un litre et demi alors que le contenu moyen des bouteilles de vins d'autres marques est de 75 cl. Lorsqu'on calcul le volume de boissons alcoolisées, Les produit Lidl représentent 62,25 % de ce dernier.

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Au dela du problême de l'alcoolisme de rue dans notre quartier, la politique commerciale que LIDL partage avec les autres Hard Discounter, qui consiste à faire de l'alcool un produit d'appel et qui fait sauter les verrous économiques qui freinaient jusqu'à présent la consommation d'alcool est particulièrement préoccupante en terme de santé publique. Dans une région où la bière est largement consommée mais où les bières fortes (3 monts, Goudale) étaient jusqu'à présent des produits de dégustations relativement onéreux, on peut s'inquièter à juste titre de la mise en vente à prix cassé de produit de ce type par des enseigne qui opèrent souvent dans des quartiers où la population est déjà sujette à des problêmes d'alcoolisme.

Avec l'implantation croissante des magasins de Hard Discount, qui ont tous la même politique commerciale que Lidl concernant les Bières fortes, il est certains que dans les années qui viennent, les pouvoirs publics vont être confrontés à une augmentation des pathologies alcooliques. L'alcoolisme, en effet, n'est pas que dans la rue...

1.3– les alcooliques de rue


Pour les habitants du quartiers, “ils” sont toujours là.

En réalité, ils sont en perpétuelle errance. Ils errent, pour être exact, de rejet en rejet. Ils se rassemblent à la laverie, le gérant les en chasse. Ils se dirigent vers le porche de la résidence république, leur comportemnet devient si insupportable qu'on fait appel à la police, qui les chasse. Ils vont s'abriter à l'entrée de la station de métro République, on les chasse à nouveau. Entre temps, ils vont et viennent de LIDL à l'endroit où ils ont trouvé un refuge temporaire. L'été, ils échouent sur la place Sébastopol; ce sont eux, alors, qui, de façon inintentionnelle mais par leurs comportements, chassent les enfants, les personnes âgées et les jeunes mamans.
Au rythme de deux, trois ou quatre fois par jour, ils vivent au quotidien l'expérience du rejet et on se demande bien comment l'estime de soi de ceux qui tombent dans les pièges combinés de l'indigence et de l'alcool ne finirait pas par être corrodé par la répétition incessante de cette expérience. Ce sont ces déplacements constants d'un bout à l'autre de la rue qui créent un sentiment d'omniprésence: on les voit partout.

Actuellement, avec l'arrivée de l'hiver, le nombre d'alcooliques de rue a considérablement diminué et se réduit à une dizaine d'individus. Lors de nos pointages quotidiens, nous avons constaté que le nombre d'alcooliques présents dans le quartier se situait entre 6 et 12 personnes en journée. Ce grand groupe est responsable des 4/5ème de la consommation d'alcool en extérieur dans le quartier.

Exceptionnellement, le groupe est monté à deux reprise à quinze individus et une fois à dix-sept individus rassemblé à l'entrée de la station de métro, où ils s'étaient réfugiés un soir où il pleuvait de la neige fondue. Lorsque le groupe atteint une masse critique de huit à dix individus, des dissentions éclatent, dégénèrent parfois en bagarre. Le groupe s'atomise et se sépare par affinité. Il y a un groupe de quadra et de quinquagénaires et, depuis quelques temps, un groupes d'individus plus jeunes dont le comportement, de l'avis des personnes confrontées au groupe, est beaucoup plus agressif et antagoniste. L'atomisation du groupe contribue aussi à l'impression de leur omniprésence: Ils sont trois ici, quatre là, un autre ailleurs; “ils” sont “partout”.

A ce nombre, le soir, vient s'ajouter quelques jeunes routards accompagnés de leurs chiens qui délaissent les abords du supermarché Champion pour se ravitailler en boissons alcoolisées chez LIDL et qui pratiquent la mendicité devant les portes du Hard Discounteur. Enfin, après 20h00 en hiver, le supermarché Marché Plus, qui ferme à 21h00 attire “la dernière course” d'alcooliques, souvent d'autres routards qui eux aussi, qui boivent et mendient devant le supermarché.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

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