Lundi 16 octobre, plusieurs membres de notre association, ainsi que notre président, Michel Delomez, ont visité la société de nettoyage publique Nicolin. La rencontre avec ses cadres , Daniel Veilleroy et Jean-Marc Westerloppe, ainsi qu'avec un adjoint au maire, Jean Louis Fremaux, a été l'occasion de découvrir les activités de cette entreprise. Au fil de la matinée, nous avons aussi pu mieux comprendre quels problèmes sont la cause de la saleté des rues, dont nous sommes nombreux à nous plaindre.
La succursale lilloise de Nicolin compte 1 directeur d'agence, 4 agent de maîtrise, 3 mécaniciens, 1 secrétaire, 25 chauffeurs et 52 agent de surface. Ses effectifs sont passés de 48 personnes en 2000 à 88 personnes à temps complet en 2007. Ce nombre peut monter jusqu'à 92 personnes en avril et en septembre, pendant les période de désherbage ou de ramassage des feuilles. Quotidiennement, ses effectifs oscillent en fait entre 56 personnes et 63 personnes selon les saisons. Son parc de véhicules comporte 37 véhicules de nettoyage, plus 7 véhicules relais. Parmi ceux-ci, 6 balayeuses et 6 laveuses. 6 véhicules supplémentaires, combinant les fonctions balayeuses/laveuses, devraient être mis en services dans les semaines qui viennent. La société assure un suivit de ses interventions et du travail de ses agents grâce à un suivi en temps réel par GPS.
En tout, selon nos interlocuteurs, 170 personnes par jours seraient impliqué dans un système de nettoyage mixte ( Services municipaux + Société Nicolin). La société Nicolin est liée par contrat à la ville de Lille depuis le courant des années 1990. A l'époque, la municipalité s'étaient aperçu que ses services n'étaient plus capables de gérer le problème de la propreté dans Lille intra-muros, elle a donc fait un appel d'offre, remporté par Nicolin. La société s'occupe depuis du nettoyage des rues de Lille intra-muros. Le reste de la ville (Fives, Hellemes, Lomme, St Maurice...) continue cependant de relever de la compétence des services municipaux. La société Nicolin s'occupe uniquement du balayage, du nettoyage des rues (mais pas du parc de corbeilles publiques réparties à travers la ville), de la propreté des espaces verts et éventuellement, du ramassage des dépôts sauvages.
Plusieurs intervenants...
Comme les cadres de la société et Mr. Fremaux n'ont pas manqué de le souligner, la société n'est qu'un des acteurs de la propreté dans la ville. Elle partage avec les services municipaux la responsabilité de l'entretiens des rues. La collectes des ordures et des encombrants relève par contre de la société Esterra. Contrairement à la société Nicolin, la société Esterra n'est pas liée par contrat avec la municipalité Lilloise mais ... avec Lille Métropole Communauté Urbaine. Les deux sociétés sont donc deux interlocuteurs différents, ce qui monte à quatre le nombre d'intervenants dans les problèmes de propreté de la ville. Et même à cinq puisque l'entretiens du boulevard périphérique ne relève ni de la municipalité lilloise, ni de Lille Métropole Communauté Urbaine, ni de la société Nicolin, ni de la société Esterra, mais de la Direction Départementale de l'Equipement, donc du ministère de l'intérieur.
Inutile de dire que cette dispersion des compétences n'est pas faite pour faciliter les choses. On en a eu un exemple en Janvier 2007, lorsque les cadres de la société Esterra ont décidé unilatéralement de changer les horaires et les dates de ramassage des ordures et des encombrants. Pour ce qui concerne les compétences relevant de la municipalité lilloise et de la communauté urbaine, les choses pourraient être remises à plat lors du prochain renouvellement communautaire, selon Monsieur Frémaux.
Lorsque nous avons évoqué le problème des jours de collecte des encombrants, M; Frémaux nous a appris que les encombrants pourraient disparaître à pus ou moins brève échéance. Il a évoqué la possibilité qu'un service de ramassage sur rendez vous soit être mis en place mais n'a pas exclus que ce soit à chacun de se débrouiller pour porter ses gros rebus jusqu'à la déchèterie municipale.
Incivisme
Outre le problème lié à la coordination des différents acteurs impliqués dans le maintient de la propreté à Lille, une bonne partie de la saleté à des rues de Lille est lié à l'incivisme de bons nombre de nos concitoyens.
Mr Fremaux nous a déclaré que la ville avait commençé à verbaliser les personnes, lorsqu'elles peuvent être identifiées, qui font des dépôts d'ordures sauvages ou qui sortent leurs poubelles avant le jour de collecte. On a signalé qu'il serait nécessaire, toutefois, que les colonnes à ordures soient vidées régulièrement afin que les personnes qui ne peuvent sortir leurs poubelles au jour dit puissent se rabattre sur une solution de rechange. Selon l'élu municipal, la verbalisation et la poursuite des contrevenant s'avère parfois périlleuse pour les agents municipaux, notamment dans le secteur de Wazemmes et de la rue Jules Guesdes, où certains sont régulièrement menacés. Un agent aurait été agressé et aurait finit à l'hôpital.
Outre la verbalisation, les gardiens du musée d'Art Moderne de Villeneuve d'Ascq, actuellement fermé pour cause de travaux, ont été reconvertis en ambassadeurs de la propreté. Ils sont censés sensibiliser les habitants au problème de la propreté mais ils ne peuvent malheureusement être en contact avec l'ensemble de la population, un grand nombre de personnes étant absentes de leur domicile lors de leur passage. La municipalité ferait enfin un effort de sensibilisation auprès de enfants des écoles, mais Mr Fremaux s'est montré peu prolixe à ce sujet.
Visite de terrain.
Au terme de notre visite de la société Nicolin, nous nous sommes rendu en compagnie de Messieurs Frémaux, Veilleroy et Westerloppe aux abords du théâtre Sébastopol. On a toujours peur, dans ces cas là que – pour une fois – il ne s'y passe rien au moment ou l'on s'y rende. Cette fois, quelques alcooliques de rue s'abreuvaient sur les marches latérales du théâtre. Des flaques et des ruissellement d'urines, chauffés par un petit rayon de soleil, s'exhalait une odeur fétide. Nous avons notamment pu constater que l'extérieur de la Sanisette Decaux située à l'arrière du théâtre était plus utilisée que son intérieur. Une chose est sure : les problèmes que nous évoquons étaient parfaitement identifiables ce jour là.
Reste que la construction d'urinoirs publics n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant. Le problème ne saurait être évoqué, nous a affirmé Monsieur Frémaux, en période pré-électorale. (Crainte, sans doute, d'un effet «Clochemerle»). Il y a donc peu d'espoir de voir la situation évoluer d'ici les prochaines municipales.
L'association, en tout cas, entend bien rester vigilante sur les questions de propreté et ne désarmera pas sur celle des urinoirs.
Bruno